SANTÉ MENTALE DES ADOLESCENTS : ACCOMPAGNER LES ADOLESCENTS ET LES PARENTS DANS LEUR PARCOURS

L’adolescence est une période de croissance et d’immenses transformations. C’est aussi une période qui peut présenter de nombreux défis pour le bien-être mental des adolescents. Ils doivent en effet naviguer sur le terrain complexe de la formation de l’identité, des relations avec leurs pairs, des pressions scolaires, de la recherche de sens et des changements hormonaux. Il devient donc de plus en plus crucial de donner la priorité à la santé mentale des adolescents et de l’entretenir. Dans cet article, nous explorerons l’importance de la promotion d’une santé mentale positive chez les adolescents. Nous aborderons également des stratégies pratiques pour les aider ainsi que leurs parents dans leur cheminement vers le bien-être émotionnel.

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Comprendre les défis de la santé mentale des adolescents

La multitude de défis auxquels les adolescents sont confrontés peut avoir un impact sur leur santé mentale.

La pression pour se conformer, réussir à l’école et s’intégrer socialement dans un monde en partie dissonant peut être écrasante. L’exemple de parents surchargés et malheureux peut également jouer un rôle démotivant par rapport au modèle sociétal.

De plus, les fluctuations hormonales au cours de l’adolescence peuvent contribuer aux sautes d’humeur, à l’augmentation du niveau de stress et à la vulnérabilité aux troubles de la santé mentale.

Des problèmes tels que les brimades, les préoccupations liées à l’image corporelle et la dynamique familiale peuvent encore compliquer davantage le paysage émotionnel des adolescents.

Découvrir nos forces motrices

Selon Tony ROBBINS, le n°1 mondial du coaching, nous sommes tous guidés par 6 besoins essentiels :

  1. Certitude : l’assurance d’éviter la douleur et d’obtenir du plaisir.
  2. Incertitude/variété : besoin d’inconnu, de changement, de nouveaux stimuli
  3. Importance : se sentir unique, important, spécial ou nécessaire
  4. Connexion/Amour : un fort sentiment de proximité ou d’union avec quelqu’un ou quelque chose
  5. Croissance : expansion de la capacité, de l’aptitude ou de la compréhension
  6. Contribution : un sens du service et une volonté d’aider, de donner et de soutenir les autres.

Ces forces conduisent et façonnent toutes nos émotions, nos actions, notre qualité de vie et, en fin de compte, notre destin (sans exagération).

Nos besoins sont façonnés dès l’enfance

Chacun de nous est unique et façonné par les événements de sa vie et les émotions qui en découlent. La plupart de nos besoins les plus profonds se développent pendant l’enfance. C’est en effet le moment où notre esprit absorbe toutes les informations possibles. Ces informations, qu’elles soient positives ou négatives, créent nos croyances et nos valeurs – et celles-ci créent notre monde tout entier. Le stress pendant l’enfance a des effets durables sur la chimie et le développement du cerveau.

Chacun d’entre nous hiérarchise ses besoins différemment. Nos décisions sont alors basées sur nos besoins principaux.

Façons saines et malsaines de satisfaire les besoins humains

Lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits de manière appropriée, nous ressentons des émotions désagréables. Il s’agit respectivement du stress/de l’anxiété, de l’ennui, du manque d’estime de soi et de confiance en soi, de la solitude, de la frustration et du vide/de l’inutilité.

Par conséquent, nous trouvons toujours des moyens de les satisfaire, même s’ils sont malsains à long terme. Citons la suralimentation, l’alcoolisme, le tabagisme, l’abus de drogues ou encore le dénigrement, l’intimidation, etc.

D’ailleurs, tout comportement qui répond simultanément à au moins 3 des 6 besoins devient une addiction. Par exemple, fumer répond à la certitude, car la sensation est toujours la même, à la variété, car cela permet de changer d’état et de respirer plus profondément (à très court terme), parfois à l’importance (les fumeurs sont des « durs ») et à la connexion, d’abord avec soi-même et généralement avec les autres (les fumeurs se rencontrent dans l’espace réservé aux fumeurs).

Il est important d’aider les adolescents à satisfaire leurs besoins de manière saine. Cela commence souvent par aider les parents à faire de même. Malheureusement, la plupart d’entre nous ne sont pas équipés pour cela.

La triade de la psychologie émotionnelle pour la santé mentale des adolescents

Les émotions ont la capacité de tout contrôler dans notre vie – notre humeur, nos décisions et nos actions. C’est là qu’intervient la triade de la psychologie émotionnelle de Tony ROBBINS. Il s’agit de maîtriser les trois forces qui contrôlent vos émotions – votre physiologie, votre attention et votre langage.

La physiologie

La physiologie fait référence à votre corps et à tous ses systèmes. Par extension, cela inclut les éléments qui ont un impact direct sur ces systèmes. La façon dont vous utilisez votre corps affecte la façon dont vous vous sentez mentalement et émotionnellement. Si vous voulez maîtriser vos émotions, vous devez être conscient de la façon dont elles sont interconnectées avec votre corps. Tenez-vous droit et vous vous sentirez plus fier et plus alerte. Si vous vous avachissez et négligez votre corps, vous risquez davantage de vous sentir négatif. La prochaine fois que vous serez de mauvaise humeur, levez-vous et respirez profondément.

Il s’agit également de prendre soin de soi. Vous savez intuitivement que vous vous sentez mieux lorsque vous dormez suffisamment et que vous nourrissez votre corps avec des aliments et des nutriments de qualité. Même s’il peut être tentant de faire l’impasse sur ces éléments de base, ne prenez pas ce raccourci. Dormez suffisamment pour garder l’esprit clair et net. Prenez le temps de manger des aliments qui vous rassasient, vous nourrissent et vous rendent en bonne santé.

Vous devez poursuivre cet objectif 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. De nombreux facteurs influencent notre physiologie, et donc notre santé, notre bien-être ainsi que nos performances mentales et physiques. Un mode de vie sédentaire a un effet néfaste sur la santé physique et mentale.

Consultez mon article de blog sur les préliminaires pour obtenir plus d’options afin d’influencer facilement votre physiologie.

L’attention (focus)

Comme le dit Tony ROBBINS, « Là où va l’attention, va l’énergie. » Concentrez-vous sur les choses que vous voulez et que vous vous efforcez d’obtenir, plutôt que sur celles qui vous empêchent d’avancer. Se concentrer sur les aspects positifs est l’une des étapes les plus importantes pour atteindre un état de performance optimal.

Si vous sentez que votre attention faiblit, pensez à vous vider l’esprit. L’exercice peut vous aider à évacuer le stress et à vous recentrer. Si vous n’avez pas le temps d’aller à la salle de sport ou de courir, faites une courte méditation pour vous recentrer.

Le language

La troisième composante de la triade est le langage. La façon dont vous vous parlez à vous-même détermine votre façon d’agir dans le monde. Si vous vous posez des questions telles que « Pourquoi m’arrive-t-il toujours de mauvaises choses ? » au lieu de « Que puis-je faire pour améliorer ma situation ? », vous risquez davantage de vous sentir impuissant. La façon dont vous utilisez le langage détermine les émotions que vous ressentez. Choisissez des mots positifs lorsque vous vous adressez à vous-même.

Afin de conserver une pensée positive et de vous concentrer sur l’avenir et les possibilités, notez vos paroles positives et négatives. Chaque fois que vous prononcez un mot négatif, remplacez-le par un nouveau mot positif. Si vous avez du mal à repérer vos propres paroles négatives, demandez l’aide de vos amis, de votre famille et même de vos collègues. Une fois que vous aurez commencé à modifier votre façon de parler et à l’orienter vers un cadre plus positif, vous serez plus facilement en mesure de modifier votre discours interne envers vous-même. En changeant votre langage, vous pouvez changer votre concentration et atteindre votre état de performance optimal.

Doubles contraintes et santé mentale des adolescents

Dans la tapisserie complexe de la communication et des relations humaines, un phénomène connu sous le nom de « double contrainte » peut survenir.

Inventé par l’anthropologue Gregory BATESON au milieu du XXe siècle, la double contrainte fait référence à une situation dans laquelle une personne reçoit des messages ou des attentes contradictoires qu’il est impossible de satisfaire simultanément.

Cette situation embarrassante peut entraîner des sentiments de frustration, de confusion et d’enfermement.

Un scénario perdant-perdant

À la base, la double contrainte se manifeste lorsqu’une personne est prise entre des exigences ou des attentes contradictoires. Cela vient souvent de la part de figures d’autorité telles que les parents ou dans le cadre de relations importantes.

Ces messages contradictoires créent un scénario perdant-perdant, donnant à la personne l’impression qu’elle est perdante qu’elle agisse ou qu’elle n’agisse pas. La double contrainte peut survenir dans différents contextes, tels que dans la dynamique familiale, l’environnement professionnel ou même le dialogue interne d’une personne.

Imaginons par exemple un adolescent à qui ses parents répètent sans cesse d’exprimer ses opinions et d’affirmer son indépendance, mais qui se heurte à des critiques et à des punitions chaque fois qu’il le fait. L’adolescent est alors confronté à une double contrainte. Il est tiraillé entre l’attente de s’exprimer et d’être fidèle à lui-même, et la peur des conséquences négatives. Quelle que soit la voie qu’il choisit, cela lui donne le sentiment d’être pris au piège et de ne pas pouvoir répondre simultanément aux deux attentes.

Impact psychologique de la double contrainte

L’impact psychologique de la double contrainte peut être profond. Elle peut engendrer des sentiments d’anxiété, de doute et une diminution de l’estime de soi. Les personnes peuvent éprouver un sentiment accru d’impuissance, alors qu’elles s’efforcent de trouver une issue aux attentes contradictoires qui leur sont imposées. Au fil du temps, cela peut éroder leur confiance en eux, nuire à leur capacité de prise de décision et contribuer à leur détresse émotionnelle.

Surmonter une double contrainte

Alors, comment faire face à la complexité de la double contrainte ?

  1. Reconnaître la double contrainte : la prise de conscience est la première étape pour relever un défi. En reconnaissant la situation, vous pouvez commencer à comprendre les attentes contradictoires en jeu et reconnaître l’impact qu’elles ont sur votre bien-être.
  2. Cherchez du soutien et une perspective : Faites appel à des personnes de confiance, (amis, famille ou mentors). Elles vous prêteront une oreille attentive et vous offriront un point de vue extérieur objectif. Cela pourrait mettre en lumière de nouvelles solutions ou des stratégies d’adaptation potentielles.
  3. Explorer les alternatives : Bien qu’il puisse sembler qu’il n’y ait que deux options dans une situation de double contrainte, la pensée créative peut aider à en identifier d’autres. Exprimez ouvertement vos sentiments et vos préoccupations pour tenter de trouver une solution ou un terrain d’entente.
  4. Fixez des limites : Reconnaissez et affirmez vos limites personnelles. Communiquez clairement vos besoins aux personnes impliquées dans la situation de double contrainte. (Ré-)établir vos limites peut contribuer à protéger votre bien-être et fournir un cadre pour gérer des attentes contradictoires.
  5. Prenez soin de vous : Adoptez des pratiques d’autosoins qui favorisent le bien-être émotionnel et la résilience. Il peut s’agir d’activités telles que l’exercice, la pleine conscience, la tenue d’un journal ou la recherche d’un soutien professionnel par le biais d’une thérapie ou d’un conseil. En accordant la priorité aux soins personnels, vous pouvez mieux vous équiper pour gérer les défis posés par la double contrainte.

Il n’est malheureusement pas toujours possible de résoudre un problème de double contrainte s’il provient de sources externes. Se concentrer sur le développement personnel, la résilience et le développement d’une forte conscience de soi peut contribuer à atténuer l’impact négatif de la double contrainte.

Quand trop c’est trop

Avertissement : Ce texte aborde des sujets sensibles liés au suicide des adolescents. Si vous ou une personne de votre entourage êtes aux prises avec des pensées suicidaires, veuillez contacter un service d’assistance téléphonique ou un professionnel de la santé mentale.

Le suicide des adolescents est un problème profondément préoccupant et déchirant qui requiert notre attention. Tragiquement, de nombreux jeunes se suicident chaque année, laissant des familles, des amis et des communautés dévastés. Les taux de suicide chez les jeunes ont augmenté pendant la pandémie de COVID-19, comme récemment publié.

Comprendre l’ampleur et la complexité du phénomène

De nombreux facteurs peuvent influencer le suicide chez les adolescents qui est un problème à multiples facettes. L’adolescence est une période de changements et de défis importants. De nombreux jeunes peuvent souffrir de troubles émotionnels, de dépression, d’anxiété, d’intimidation, de toxicomanie ou d’autres problèmes de santé mentale. Ces facteurs, lorsqu’ils ne sont pas pris en compte, peuvent entraîner à un sentiment de désespoir et d’impuissance, et de là des pensées d’automutilation ou de suicide.

Il est essentiel de reconnaître que les problèmes de santé mentale ne sont pas un signe de faiblesse ou quelque chose que l’on peut simplement balayer du revers de la main. Les adolescents confrontés à des problèmes de santé mentale peuvent se sentir isolés, incompris ou honteux, ce qui peut exacerber leur détresse. En favorisant un environnement qui encourage les conversations ouvertes sur la santé mentale, nous pouvons briser le silence et promouvoir une intervention et un soutien précoces.

Le pouvoir de la sensibilisation, de l’éducation et du soutien

Sensibiliser

La sensibilisation au suicide des adolescents permet de dissiper les mythes, de réduire la stigmatisation et d’encourager les individus à demander de l’aide. Les écoles, les communautés et les familles ont la responsabilité de fournir une éducation complète sur la santé mentale. Il s’agit notamment de reconnaître les signes d’alerte, d’accéder aux ressources et de promouvoir les mécanismes d’adaptation. En dotant les jeunes de connaissances et de compréhension, nous leur donnons les moyens d’identifier les signes de détresse chez eux et chez leurs pairs, ce qui peut sauver des vies.

Soutenir

Le soutien est un élément fondamental de la prévention du suicide. Il est essentiel de créer un environnement sûr et favorable dans lequel les adolescents se sentent à l’aise pour exprimer leurs émotions et demander de l’aide. Les parents, les éducateurs et les pairs peuvent jouer un rôle essentiel dans ce processus en écoutant sans porter de jugement, en validant les sentiments et en mettant les personnes en difficulté en contact avec les ressources professionnelles appropriées.

Les écoles, les systèmes de santé et les organisations communautaires doivent s’efforcer de rendre les services de santé mentale accessibles, abordables et déstigmatisés. Il peut s’agir d’offrir des services de conseil, de mettre en place des lignes d’assistance téléphonique, d’organiser des groupes de soutien et de proposer des programmes éducatifs de sensibilisation à la santé mentale. Veiller à ce que les jeunes aient accès à une assistance professionnelle peut être une bouée de sauvetage en temps de crise.

Prévention du suicide : La responsabilité de chacun

Briser le silence autour du suicide des adolescents nécessite des conversations ouvertes et honnêtes. Il est essentiel de favoriser un environnement dans lequel les individus se sentent en sécurité pour discuter de leurs pensées et de leurs sentiments sans craindre d’être jugés ou rejetés. En écoutant activement, en faisant preuve d’empathie et en réagissant avec compassion, nous pouvons créer un espace de guérison, de connexion et de possibilité d’intervention précoce.

La prévention du suicide chez les adolescents est une responsabilité collective. Elle nécessite la collaboration et l’engagement des individus, des familles, des écoles, des communautés et des décideurs politiques. En travaillant ensemble, nous pouvons mettre en œuvre des stratégies fondées sur des données probantes, plaider en faveur de la sensibilisation et du soutien à la santé mentale et créer un filet de sécurité pour les jeunes vulnérables.

Si vous ou une personne de votre entourage êtes aux prises avec des pensées suicidaires, n’hésitez pas à contacter un service d’assistance téléphonique ou un professionnel de la santé mentale dans votre pays. N’oubliez pas que vous pouvez obtenir de l’aide et que vous n’êtes pas seul.

Conclusion

Investir dans la santé mentale des adolescents est essentiel pour leur bien-être général et leur réussite à long terme. C’est également la responsabilité de la société en général et des parents en particulier.

En comprenant les défis auxquels ils sont confrontés et en mettant en œuvre des stratégies qui favorisent une santé mentale positive, nous pouvons donner aux adolescents les moyens de traverser leur adolescence avec résilience et confiance. Grâce à un dialogue ouvert, à des pratiques d’autosoins, à la promotion de relations saines, au développement de capacités d’adaptation et à la réduction de la stigmatisation, nous pouvons créer un environnement qui favorise leur croissance émotionnelle et les aide à surmonter leurs difficultés.

En outre, il est essentiel que les parents, les éducateurs et la société dans son ensemble reconnaissent que la santé mentale des adolescents n’est pas une phase temporaire ou quelque chose qu’il faut rejeter comme une simple « humeur ». Il s’agit d’un aspect légitime et important de leur santé et de leur bien-être en général.

Mieux armer les adolescents

En reconnaissant et en traitant les problèmes de santé mentale des adolescents, nous pouvons favoriser l’émergence d’une génération d’individus émotionnellement résilients, mieux armés pour relever les défis de l’âge adulte.

Les parents et les soignants doivent également accorder la priorité à leur propre santé mentale. Leur bien-être influe en effet grandement sur l’environnement familial. S’engager dans des pratiques d’autogestion de la santé et rechercher un soutien en cas de besoin constitue un exemple positif pour les adolescents. Cela renforce également l’importance de la santé mentale dans leur vie.

Il convient de souligner que le chemin vers le bien-être mental n’est pas linéaire. Des revers ou des difficultés peuvent survenir en cours de route. Les adolescents doivent faire preuve de patience et de compassion envers eux-mêmes lorsqu’ils traversent les hauts et les bas de leur parcours émotionnel.

Demander de l’aide est un signe de force et non de faiblesse, et personne ne devrait avoir à affronter seul de telles difficultés.

Références

Discover the 6 Human Needs

Discover your Peak State

How Do I Change my State of Mind ?

Change your Words, Change your Life

Gregory Bateson’s Double Bind Theory

Youth Suicide Rates Increased During the COVID-19 Pandemic

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